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Emballage de médicaments sur lequel sont collées des informations sur la prise Emballage de médicaments sur lequel sont collées des informations sur la prise Medikamentenpackung, die mit Einnahmeinformationen beklebt wird

«Un système d’avenir»

Actualités 13 août 2024

Le Conseil fédéral a décidé d’adapter la part de distribution des médicaments soumis à ordonnance au 1er juillet 2024. Quelles sont les conséquences de ce changement pour les médecins? Nous avons posé la question à Sven Bradke, directeur de l’Association des médecins pratiquant la propharmacie (APA). 
 

Sven Bradke, directeur de l’Association des médecins pratiquant la propharmacie (APA)

Entretien avec:
Sven Bradke, directeur de l’Association des médecins pratiquant la propharmacie (APA)

Quel est l’objectif du Conseil fédéral en adaptant la part de la distribution et estimez-vous que cette mesure va dans la bonne direction?

Oui, le nouveau système d’indemnisation va dans la bonne direction. Il réduit le nombre de classes de prix, il a un supplément en pourcentage plus bas ainsi qu’un forfait plus élevé pour les médicaments les plus chers, il réduit les incitations erronées et il diminue les subventions croisées actuelles des médicaments plus chers vers les médicaments moins chers. Ce sont des changements structurels importants. En fin de compte, il s’agissait toutefois pour le Conseil fédéral de réaliser des économies également au niveau de la part de distribution et de promouvoir les génériques de manière plus ciblée. En comparaison avec les anciennes idées, les 60 millions de francs prévus actuellement sont appropriés et équitablement répartis entre tous les canaux.

En tant que directeur de l’APA, vous représentez les intérêts des médecins délivrant eux-mêmes les médicaments. Quelles sont, selon vous, les conséquences de cette décision pour le corps médical?

Je vois trois conséquences importantes: Premièrement, après des années de lutte politique, nous disposons d’une nouvelle base juridique d’un système d’indemnisation qui s’appliquera à partir du 1er juillet 2024. Nous pouvons ainsi nous concentrer à nouveau sur d’autres sujets importants. Deuxièmement, les économies ont pu être contenues et réparties équitablement entre tous les canaux de distribution. Troisièmement, nous disposons d’un système adapté à l’avenir, qui supprime les incitations erronées et les subventions croisées. Il va de soi que le système doit être surveillé et adapté si nécessaire.

Qu’est-ce que cela signifie pour la propharmacie en général?

Notre engagement en faveur de la propharmacie, qui dure depuis 50 ans, a permis de la rendre légale, de l’ancrer dans la loi sur les produits thérapeutiques et de la faire reconnaître sur le plan politique et économique. Avec la nouvelle part de distribution, la propharmacie est considérée comme une prestation de service reconnue en faveur des patients, qui est rémunérée de la même manière quel que soit le canal de distribution.

Quelles mesures les médecins doivent-ils prendre maintenant? Comment les médecins peuvent-ils se préparer au mieux à l’adaptation? Que faut-il prendre en compte?

Il s’agit d’avoir les nouveaux prix disponibles en temps voulu, de manière à ce qu’une facturation correcte ait lieu à partir du 1er juillet 2024.

Avec l’adaptation, les originaux resteront plus chers que les génériques, mais les parts de distribution seront identiques. Dès l’entrée en vigueur, les médecins devront informer leurs patients sur les médicaments originaux qui donnent lieu à des franchises. Est-ce une exigence réaliste?

Tout à fait, une telle communication fait partie d’une bonne délivrance de médicaments ainsi que de la promotion des génériques. Sinon, les discussions auront lieu plus tard, lorsque les franchises, qui ont entre-temps augmenté, seront réclamées.

L’APA s’engage en faveur d’un approvisionnement en médicaments favorable aux patients et d’un meilleur accès à des médicaments bon marché. Dans quelle mesure la décision du Conseil fédéral est-elle un avantage pour les patients?

Environ deux tiers de tous les médicaments deviennent moins chers, des économies importantes sont réalisées, d’autres sont attendues dans les années suivantes et les génériques sont encouragés de manière ciblée.

L’adaptation vise en premier lieu à réduire les coûts. Ces mesures peuvent-elles être prises sans nuire à la qualité de l’approvisionnement en médicaments? Ou y a-t-il un risque que les difficultés d’approvisionnement s’aggravent et que certaines thérapies ne puissent plus être mises en œuvre?

Les difficultés de livraison et d’approvisionnement d’un millier de médicaments sont dues à d’autres raisons. Elles pourraient toutefois s’accroître si les prix fixés par l’État étaient trop bas. En effet, le petit marché suisse, qui possède sa propre autorité d’homologation, ne présente qu’un intérêt limité pour certains fabricants.

En encourageant la distribution de génériques moins chers, des économies immédiates de l’ordre de 60 millions de francs par an sont attendues. Selon vous, ces estimations sont-elles réalistes?

Plusieurs facteurs devraient être à l’origine de ces économies. D’une part, la nouvelle structure, mais d’autre part aussi la part de distribution identique pour les médicaments à principe actif identique, qu’il s’agisse d’un original ou d’un générique.

À l’origine, il était question d’un montant d’économies supérieur. Mais le Conseiller fédéral Alain Berset a ensuite défini de nouvelles valeurs de référence, plus basses. Les objectifs d’épargne initiaux étaient-ils trop élevés?

Absolument, ils étaient irréalistes et inacceptables à tous points de vue. Même la proposition de compromis qui vient d’être adoptée exige encore beaucoup des prestataires. Les valeurs de l’époque, notamment pour le canal de la propharmacie, étaient toutefois indiscutables.

Lors des négociations, vous avez défendu les intérêts des médecins délivrant eux-mêmes des médicaments. Pour quelles raisons l’introduction du nouveau modèle de rémunération a-t-elle été si longtemps retardée? Et quels ont été les plus grands défis lors de la table ronde avec les autres parties prenantes?

Rien que le chemin jusqu’à la table ronde a été très long. Plusieurs modèles ont ensuite été présentés, mais ils ont été abandonnés pour diverses raisons. La proposition de compromis a été finalisée à l’automne 2022, mais n’a été adoptée par le Conseil fédéral qu’un an plus tard, suite aux interventions politiques et médiatiques de certains acteurs. Il ne faut pas oublier que les tables rondes étaient volontaires. Le département et le Conseil fédéral auraient également pu décider de manière autonome. Les autorités auraient au moins disposé de cette compétence. Mais il s’agit maintenant d’un compromis largement soutenu, avec des avantages et des inconvénients.

Pour renforcer et développer la propharmacie, Zur Rose a lancé le centime propharmacie il y a plus de six ans. Avec le centime propharmacie, les médecins soutiennent le Fonds propharmacie, qui est géré à titre fiduciaire par l’APA. Quel est l’objectif du centime propharmacie?

Le centime propharmacie est destiné à soutenir des projets, des réalisations et des idées en rapport avec la remise de médicaments par les médecins. Celle-ci doit être encore renforcée et consolidée, afin que les médecins puissent continuer à délivrer des médicaments dans leur cabinet.

Les fonds ont également été utilisés dans le cadre des négociations autour de l’adaptation de la part de distribution. Dans quelle mesure avez-vous pu défendre les intérêts des médecins délivrant eux-mêmes des médicaments ou vous impliquer positivement dans les négociations?

Le centime propharmacie a contribué à ce que nous puissions, du côté de l’APA, prendre les mesures de négociation et d’accompagnement nécessaires en temps voulu. C’était le bon soutien au bon moment pour le bon projet.